Reconstitution historique de la Chambre de Charles VII
Après plusieurs mois de recherches historiques en partenariat avec les responsables de la Forteresse Royale de Chinon et le Musée Cluny à Paris, la broderie de la courtepointe du lit de Charles VII a été réalisée par Sylvie Cantareuil.
Le but de cette reconstitution sur la période médiévale (une première nationale) était de rester le plus fidèle possible à l'histoire en s'appuyant sur les écrits, les échantillons et l'iconographie de l'époque. Les motifs très sobres sont liés à la destination de la pièce : la chambre intime du Roi ; ils ont été redessinés par la brodeuse à partir de cette image :
Les fils d'or :
Des fils d'or ont été retrouvés dans les comptes du Roi et la broderie or,
notemment à travers la couchure des fils d'or,
était très employée à cette époque.
Fil d'or ondulé :
Ces fils d'or et d'argent (qu’ils soient ronds, frisés, que ce soit de la cannetille ou des filés) existaient dès le Moyen-âge et se sont fortement développés à la Renaissance. Les fileurs d’or sont mentionnés dès le XIIIe et les points tels que la couchure, le point de chaînette, le point de tige étaient également recensés. La puissance des hommes riches et influents s’exprimait à travers les vêtements et tous les éléments extérieurs, particulièrement à cette période de l’histoire. Sylvie a utilisé le même point de couchure que celui utilisé par les brodeurs (broderesses) de l’époque.
Techniquement très compliqué, le projet a été exécuté sur un drap de laine de 4m x 4m ; la flexibilité de la laine a nécessité un traçage au fil à gant sur papier de soie. Ensuite les fils ont été couchés par paire avec un point de boulogne.
Détails de l'exécution du travail à l'atelier :
Après 5 mois de recherche et un travail de longue haleine, il a fallu 530 mètres de fil d'or, 1,8 km de fil de maintien, 300 000 points et 500 heures de travail pour réaliser cette broderie.
Exposée depuis le 1er avril à la Forteresse Royale de Chinon, le public peut apprécier ce magnifique travail de broderie.
Article "Châteauroux Métropole" n° 21 Mai/juin 2019